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Interview

A.-J. Bouglione : "Tous les cirques qui maltraitent leurs animaux en ont toujours en dépit des contrôles"

Dans son livre, l’ancien dompteur André-Joseph Bouglione invite sa profession à se renouveler. © DR

Héritier d’une grande lignée de circassiens, André-Joseph Bouglione est en rupture avec ses pairs. Sa décision d’arrêter les spectacles de cirques avec animaux – révélée en exclusivité sur 30millionsdamis.fr au printemps 2017 – a fait l’effet d’une bombe. Dans un livre*, l’ancien dompteur aspire à un véritable respect de l’animal et appelle sa profession à se renouveler. Entretien.

30millionsdamis.fr : Dans quelques jours paraitra « Contre l’exploitation animale » (Ed. Tchou). Pourquoi était-ce important pour vous d’écrire un livre ?

André-Joseph Bouglione :
J’ai conscience que le discours que je tiens fait polémique. Or il est difficile de le résumer en quelques phrases ; c’est pour cela que j’avais besoin d’un support qui puisse diffuser mon propos de façon exhaustive, sans que cela ne passe par un filtre.

A qui dédiez-vous ce livre ?

Aux animaux.

Qu’attendez-vous de sa publication ?

Qu’il diffuse, auprès d’une population qui a une vision erronée de ce métier, la vérité tout simplement. Je pense qu’aujourd’hui le cirque (les petits comme les grands établissements) doit se remettre en question. Il doit se regarder en face et sans concession, sans aucun compromis, se réinventer.
On ne peut plus continuer « comme d’habitude », à faire le même métier de la même manière que dans les années 50. Nous sommes en 2018, nous avons des enfants, il faut penser à eux. Il faut arrêter de dire « c’est la faute des autres », des médias, des villes, des politiques, de la concurrence, des militants anti-cirques avec animaux. Ceux qui se plaignent donnent l’impression d’être persécutés de tous les côtés. C’est faux, nous ne sommes pas Cosette dans Les Misérables, nous n’avons pas les Thénardier sur notre dos. On a tous le choix. J’ai fait le mien librement.

VERBATIM 1

 

Le cirque doit se regarder en face, sans concession et se réinventer.
A.-J. Bouglione

Ce choix vous a valu de nombreuses critiques…

Il est incroyable de constater l’hypocrisie de tous ceux qui m’attaquent. Ce qui est formidable, c’est que depuis 6 mois, ces personnes n’ont pas évolué de discours. Ils prétendent que mes animaux étaient malheureux chez moi, ou encore que je les ai vendus à des équarrisseurs ou des abattoirs pour la viande. Tout est calomnie, tout est rumeur. En revanche, aucun ne répond sur les arguments de fond que j’ai exprimé. A part tenter de décrédibiliser ma personne, il n’y a rien.

Le nombre des villes qui refusent les cirques avec animaux sauvages augmente. Mais les circassiens semblent ne pas saisir l’amplification de ce mouvement. Que leur répondez-vous ?

En quelques mois, le nombre de ces communes a doublé. Sans compter toutes les villes qui ne se sont pas encore prononcées, mais qui s’interrogent. Ce chiffre a augmenté alors même que les élus sont conscients des risques qu’ils prennent en révélant officiellement leur position. Cela peut paraître minime, mais c’est tout le contraire : c’est encore plus fort, plus symbolique, que des villes continuent à prendre ces arrêtés, en étant indifférentes aux prédications des préfectures, du ministère.

André-Joseph Bouglione avec des fauves :
un spectacle révolu. © DR

Aux accusations de maltraitance, les cirques avec animaux opposent l’amour qu’ils portent à leurs bêtes…

Le vrai problème c’est que la profession est fâchée avec son public. Et la cause de cette rupture, c’est précisément les animaux… parce que la captivité animale est perçue comme une injustice. Surtout lorsque l’on voit que les espèces les plus utilisées par les cirques, les tigres, les lions, les éléphants, sont des espèces en danger menacées de disparaître dans les dix prochaines années à l’état sauvage. Le problème est moral : aujourd’hui il n’est plus possible de détenir de pareilles espèces en captivité pour du divertissement.

Les cirques avec animaux séduisent-ils encore ?

Un détail me frappe : dans les années 50, environ 30 millions de Français allaient au cirque (avec animaux, NDLR). Aujourd’hui, on estime la fréquentation à près de 14 millions… En 30 ans, nous avons donc perdu ¾ de notre public si l’on tient compte de l’accroissement de la population. Mais ce n’est pas le pire : nous avons aussi perdu son regard positif et bienveillant. Certains me confient être allés accompagnés de leurs enfants voir des représentations avec animaux, parce que ça les faisait rêver eux-mêmes lorsqu’ils étaient petits. Eh bien ils le regrettent ! Subitement, ils ont été confrontés à la captivité des animaux pour leur propre divertissement et se sentent mal face à leurs enfants. Les mentalités évoluent et nous devons évoluer avec !

 

Les mentalités évoluent, le cirque doit évoluer avec !
A.-J. Bouglione

Dans votre ouvrage, vous remettez en cause les contrôles des services vétérinaires dans les cirques.

Des contrôles ? Il n’y en jamais. Moi j’en avais tous les deux ans et encore... Quand les services vétérinaires venaient, c’était une formalité. Ils ne regardaient pas l’état des animaux, les litières... Ils s’en moquent. Les cirques qui affirment qu’ils sont contrôlés dans toutes les villes sont des menteurs ! C’est d’ailleurs simple à vérifier : qu’ils montrent l’attestation remise par les services vétérinaires. La preuve ultime que ces contrôles ne sont qu’une illusion, c’est que tous les cirques qui maltraitent leurs animaux en ont toujours actuellement.

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Un patron de cirque a récemment réduit ses fauves à des êtres dont « [les] besoins se limitent à manger, boire et dormir ». Comprenez-vous cette vision ?

Le jour où les humains traiteront mieux les animaux, ils se traiteront mieux entre eux par voie de conséquence. Je pense que si l’humanité veut devenir réellement humaniste, il faut d’abord qu’elle devienne animaliste. Il faut qu’elle comprenne que le rapport d’amour entre les Hommes, n’est pas possible sans amour envers le règne animal. Tant que l’on n’aura pas compris cela, on continuera à scier la branche sur laquelle nous sommes assis confortablement. Pour moi, il faut que l’on considère la faune sauvage avec respect : c’est une question de survie à long-terme.

Contre l'exploitation animale
André-Joseph Bouglione
Editions TCHOU
15 €
Voir la fiche de lecture

Commenter

  1. lilihub 26/04/2018 à 13:20:30

    merci Mr Bouglione, je n\'aurai plus d\'hésitation et j\'enmènerai ma petite fille au cirque quand vous passerez à Lyon, vous êtes un homme courageux et avez tout mon respect\n

  2. alessa 62 18/04/2018 à 10:56:57

    Merci à A-J Bouglione , merci pour cette prise de conscience. La magie du cirque va renaître de ses cendre grâce à vous.

  3. rabeh02034194 30/03/2018 à 18:00:43

    Au nom de tous les animaux et de toutes les personnes qui respectent ces etres vivants un grand MERCI pour cet homme qui a osé defier les cirquassiens, et son changement envers les animaux detenus prisonniers et privés de leur liberté, et accumulant souffrance, maltraitance, manque de soins, soualimentation, BRAVO, Monsieur BOUGLIONE vous avez fait preuve d'un grand courage que votre exemple puisse servir auprés de tous les circassiens dans le Monde <3<3

  4. arche de Chris 29/03/2018 à 06:45:31

    enfin quelqu\'un qui réfléchit ! bravo à ce monsieur !

  5. joset benchetrit 14/03/2018 à 18:10:08

    j'aurais bien supprimé mon dernier comm. qui n'a plus lieu d'etre, mais ça m'est impossible.

    j'en profite pour dire que je suis d'accord avec la conclusion d'A.J.Bouglione*, même si ce n'est pas certain individuellement mais je pense à une revolution ideologique du monde humain qui donnerait à l'homme la dignité et le respect de tout autre en le sortant du stade del'Ubu roi minable et megalo exploiteur des animaux et de tout ce qui n'est pas lui.

    *"Je pense que si l’humanité veut devenir réellement humaniste, il faut d’abord qu’elle devienne animaliste. Il faut qu’elle comprenne que le rapport d’amour entre les Hommes, n’est pas possible sans amour envers le règne animal." AJB

  6. tiness 14/03/2018 à 11:54:07

    Merci Mr André-Joseph Bouglione.

    Merci pour votre courage, car être le premier à oser les changements, c'est effectivement s'exposer à la violence des confrères, pas encore prêts à évoluer. Et pourtant il est inévitable d'évoluer, rien ne reste figé dans ce monde, l'être humain évolue, et pour évoluer il faut retrouver son humanité. ça bouge dans tous les domaines pour le respect des animaux : mode, nourriture, loisirs ...pas assez vite, certes, mais il y a une réelle prise de conscience, qui ne peut que grandir. 

     

  7. joset benchetrit 13/03/2018 à 19:22:57

    je constate avec tristesse que vous avec censuré mon commentaire.
    Il doit y avoir une raison
    si n'avez pas saisi cette occasion de suivre le modele de M. Bouglione. Je crois que dans votre journal, il y a des articles sur des races. comme avant dans votre emission. Je pense que vous devez vous situer entre les gens qui sont contre toute exploitation et les gens des "animaux de la 8" qui soutiennent tout, y compris les dresseurs.
    Est-ce que les eleveurs vous subventionnent? SI oui, je comprendrais mieux car ça vous aiderait à sauver des animaux. Sinon, je respecte neanmoins car chacun fait son evolution à son rythme.Il faut cependant essayer d'ouvrir les yeux avant de les fermer à jamais.
    je ne me fais pas d'illusion sur la perenité du commentaire. Mais si vous voulez le passer à Mme HUtin avant de l'effacer, merci. Je le copie colle avec le precedent sur mon FB jo benchetrit ( celui avec 950 "amis".)

  8. pouguy 13/03/2018 à 17:57:40

    je trouve ça bizarre de sa part, après toutes années qu'il a exercées en tant que dompteur, et qu'on voyait qu'il aimait ses animaux, maintenant on peut changer d'avis. bref, il y a exploitation d'animaux, ce n'est pas le cas partout. moi j'appelle exploitation d'animaux dans tous les élevages de n'importe quel animal que soit dans le monde entier, meme chez nous.

  9. Bandy86 13/03/2018 à 14:05:04

    Mon fils a eu la chance et le plaisir de vous rencontrer, de vous parler .... il ne m'avait dit que du bien de vous, et je confirme, j'approuve aujourd'hui ses pensées à votre égard, je vous félicite pour vos décisions, je vous dis un grand BRAVO et Merci. J'èspère simplement que bon nombre de circassiens suivront votre exemple. Vous êtes un grand homme.

  10. p.mb.langrene@gmail.com 13/03/2018 à 13:32:04

    "Tant que l'homme continuera à être le destructeur impitoyable des êtres animés des plans inférieurs,

    il ne connaîtra ni la santé ni la paix.

     

    Tant que les hommes massacreront les bêtes,

    ils s'entretueront.

     

    Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut, en effet, récolter la joie et l'amour."

     

     

     Pythagore