Il n'y aura plus de poussins mâles broyés en France à partir du 1er janvier 2023 : la filière des poules pondeuses et des œufs « sera prête » pour l'entrée en vigueur de l'interdiction, a assuré l'interprofession de l'œuf (CNPO) lors d'une conférence (5/10). Une victoire pour les ONG de protection animale, dont la Fondation 30 Millions d'Amis.
Comme l'Allemagne avant elle, la France, championne européenne de la production d'oeufs, a imposé à ses couvoirs de s'équiper de machines d'ovosexage avant le 31 décembre 2022 afin d'interdire le broyage des mâles.
L'ovosexage permet de déterminer le sexe des embryons dans l'oeuf lors des 14 premiers jours, afin d'éliminer les mâles avant leur éclosion. Si la filière avait initialement dit craindre que le délai d'adaptation ne soit pas suffisant, elle sera finalement "prête", et mettra ses équipements en service "dès le 1er janvier", au prix d'investissements massifs, a indiqué le président du CNPO, Yves-Marie Beaudet.
Cette "évolution majeure" devrait lui coûter 50 millions d'euros par an, a-t-il estimé. Chaque année, 300 millions de poussins mâles sont tués dans l'Union européenne, dont 50 millions sur le seul territoire français, car incapables de pondre les oeufs qui finiront dans nos assiettes. Le CNPO plaide pour élargir cette interdiction du broyage à l'échelle européenne, "indispensable pour éviter les distorsions de concurrence".
L'interprofession estime que 4,5 millions de poules pondeuses et de poulettes - qui ne sont pas encore en âge de pondre - ont été tuées en France depuis le début de l'épisode de grippe aviaire.
(Avec AFP)
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