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Protection

Actualisation de la « liste rouge » de l’UICN : les dugongs plus que jamais menacés

La dernière mise à jour de la liste rouge de l'UICN a souligné la dégradation de la situation des dugongs. © Adobestock.

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a publié le 9 décembre dernier, à Montréal (Québec) où se tient la COP 15, la dernière mise à jour de sa « Liste rouge » des espèces menacées. Parmi celles dont le statut se dégrade : les dugongs. La Fondation 30 Millions d’Amis appelle les différents intervenants à la COP 15 à se mobiliser pour sauver les espèces marines, qui sont fondamentales.

C’est un référent mondial : la liste rouge de l'UICN est un inventaire – particulièrement complet – de l'état de conservation global des espèces. Elle se décline au niveau mondial, régional, voire très local et elle est mise à jour à intervalles réguliers. La dernière actualisation est la seconde de l’année, après celle dévoilée le 21 juillet, à l'échelon mondial. Centrée sur les espèces marines, il ressort que plus de 1 550 espèces d’animaux et de végétaux marins évaluées sont menacées d’extinction. Ce qui correspond à trois catégories de la liste, par ordre décroissant de gravité : en danger critique d'extinction (CR), en danger (EN), vulnérable (VU).

Parmi elles, le dugong a été réévalué et, si le statut global de l’espèce demeure inchangé (catégorie « vulnérable »), celui de deux de ses populations en particulier a été aggravé. D’une part, la population d’Afrique de l’est est passée en « danger critique d’extinction » (la dernière catégorie avec l’extinction définitive à l’état sauvage). L’UICN pointe du doigt les prises accidentelles par les navires de pêche ainsi que l’extraction d’hydrocarbures qui abîme son habitat.

Le dugong : une sirène en danger

D’autre part, la population de Nouvelle-Calédonie est passée dans la catégorie « en danger ». En cause, le braconnage ; problématique que la France connaît de plus en plus et contre laquelle les mesures de lutte sont encore insuffisantes. Dans les deux cas, de nombreux individus sont également blessés par les hélices des bateaux. Les menaces qui pèsent sur les dugongs sont donc essentiellement d’origine humaine. Surnommé « vache de mer » pour son régime alimentaire constitué presque exclusivement de végétation marine, qu’il broute, il vit très près des côtes ce qui le rend particulièrement sensible aux activités des hommes.

Aussi massif que gracieux, comme son proche parent le lamantin, il appartient tout comme lui à l’ordre des « siréniens » (en référence aux sirènes que Christophe Colomb aurait aperçu, les confondant semble-t-il avec trois lamantins). Contrairement aux créatures légendaires, il est totalement inoffensif et tout à fait paisible. Comme la plupart des mammifères de cette taille, sa reproduction est lente : la maturité sexuelle est atteinte aux alentours de l’âge de dix ans ; chaque femelle ne met bas que tous les quatre ou cinq ans, à un seul petit. Les mères s’investissent énormément dans les soins donnés à leur progéniture. Ce qui rend tout décès d’autant plus dramatique qu’il ne sera pas numériquement remplacé avant longtemps, fragilisant l’espèce dans son ensemble.

S’il est moins connu que le lamantin, ou que son cousin l’éléphant (plus proche parent des siréniens), le dugong est néanmoins présent dans de nombreuses cultures et œuvres mondialement connues, comme le manga « One Piece » d'Eiichirō Oda (où un groupe de dugongs, maîtres en kung-fu, aident les héros). Sauver et préserver cet animal doux, inoffensif, menacé du seul fait qu’il vit près de nos zones d’activité serait donc un symbole fort.

La biodiversité marine : un allié indispensable

Et cela permettrait peut-être de faire avancer la protection de l’ensemble des espèces marines. Ce qui paraît absolument vital pour l’humanité elle-même : l’UICN précise qu’en l’état des connaissances, 41 % des espèces marines étudiées sont affectées par le réchauffement climatique. Ceci laisse à penser que la situation va s’aggraver, le réchauffement étant encore limité par rapport aux prévisions pour les décennies à venir. Or, les océans jouent un rôle fondamental dans la limitation des bouleversements climatiques, rôle largement permis par la biodiversité marine.

Il est par conséquent plus que jamais urgent de la préserver. S’intéresser aux dugongs, comme aux autres animaux moins emblématiques de cette mise à jour (coraux, ormeaux…), agir pour sauver ces existences fragiles, de plus en plus menacées, c’est par conséquent nous sauver nous-mêmes. Le fait que la COP 15 ait, in extremis, finit par accoucher d’un accord va peut-être dans ce sens. Quoiqu’il en soit, la Fondation 30 Millions d’Amis espère que le message de l’UICN sera entendu.